L'atelier des ondes chapitre 1

  Figure 0 l atelier sepia         
                    

        Restauration & dépannage des récepteurs 

 Chapitre 1 – La restauration  ​​

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        Par Daniel Maignan  

Chez les passionnés de radios anciennes, chacun a sa propre conception sur la manière d’entreprendre une restauration.
L’une des philosophies pour mener à bien la remise en état, pour employer un terme général, repose sur le principe du respect de l’histoire de l’objet.
Telles les rides d’un visage, la patine de l’ébénisterie de nos chères vieilles TSF, avec ses traces d’usage, empreintes de leur vie, ne doit pas être gommée. 
Bien entendu, les accidents, décollage ou boursouflure d’un placage, une Bakélite fendue ou éclatée … méritent une attention particulière.
A l’intérieur, du côté de l’électronique, l’objectif est de redonner un second souffle à l’appareil, en respectant toutefois certaines règles.
Le lecteur trouvera dans « l’Atelier des Ondes » les réponses aux questions techniques que se posent souvent les passionnés de radio.

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1-1- L’état des lieux:

Il est particulièrement utile, dans la mesure du possible, de retrouver la marque du poste. La présence d’un logo, d’un nom ou d’une référence, sur le carton arrière, s’il est présent, sur une étiquette à l’arrière du châssis ou bien sur le cadran des stations, pourront vous aider dans cette recherche. En dernier recours il sera toujours intéressant de rechercher le schéma d’un poste ressemblant, équipé des mêmes tubes. 
Il convient d’ôter les boutons, de désolidariser le châssis de l’ébénisterie ou du coffret et de l’extraire, afin de le dessiner à main levée sur une feuille 21 x 29,7, avec tous ses principaux organes: tubes, condensateur variable, transformateurs moyenne fréquence, transformateur (s), sorties des fils vers le HP etc.
Cette méthode s’avère préférable à la prise d’un cliché, car on pourra y rajouter des notes au fur et à mesure (figure 1).

Figure 1 dessin chassis 2
Figure 1 – dessin du châssis à main levée

 

Un examen minutieux du sujet est recommandé, afin de vérifier les points suivants :

  •  Qualité du câblage et l’état de l’isolant des fils. 
  •  Des interventions ont-elles eu lieu précedemment? 
  •  Présence de traces de l’occupation de locataires à poils ou d’insectes.
  •  Sur certains condensateurs, le brai (goudron) a-t-il coulé ?
  •  Le répartiteur de tension est-il sur 220 ou 240V, si ce n’est pas le cas effectuer ce changement de suite.
  •  Vérification de l’aspect du cordon secteur et des différents passe-fils, s’ils sont en mauvais état, les changer de suite (figure 2).
  •  Evaluer l’état du haut-parleur et du tissu.   
  •  Vérifier l’état du cadran et de la ficelle.
  •  Tous les tubes sont-ils présents ?
  •  Vérifier l’aspect du transformateur d’alimentation.

Figure 2 cordon secteur defectueux 1

Figure 2 - Cordon défectueux

 


1-2- L’ébénisterie ou le coffret:

Démonter le haut-parleur après avoir dessoudé les fils y aboutissant (ou au transformateur de sortie), et les avoir repérés sur le dessin ou bien en leur attribuant une étiquette. Le mettre ensuite de côté. Toutefois, parfois ce n’est pas nécessaire car l’ensemble est connecté au châssis au moyen d’un bouchon, en général à brochage US 4 broches.

 

1-2-1 - Nettoyage et protection: 

PassFigure 3 xylophene 1er l’aspirateur à l’intérieur de l’ébénisterie en décollant la poussière avec un pinceau toujours placé devant le bec de l’aspirateur; nettoyer ensuite avec une éponge humide d’eau additionnée d’une faible dose de liquide vaisselle, afin d’enlever la couche de poussière retenue dans les fibres du bois ou collée par le gras. Laisser sécher pendant une journée, puis badigeonner généreusement de l’huile de lin qui viendra nourrir le bois. Il est indispensable de faire un traitement si l’on remarque des trous de vrillettes (trous de forme circulaire de 1 à 3 mm de diamètre). Dans ce cas pulvériser abondamment un produit insecticide (figure 3) sur le bois et placer pendant au moins trois semaines l’ébénisterie dans un grand sac poubelle fermé hermétiquement.

 

  Figure 3

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1-2-2 - Réparation et finition: 

Pour la plupart des très vieux postes des années 20-30, l’ébénisterie est recouverte d’un vernis à base d’alcool qui, s’il est en trop mauvais état, peut être refait. Pour cela il faut l’ôter en frottant avec des tampons en laine d’acier double zéro imbibés d’alcool. Une fois bien nettoyé, le bois pourra être verni à la  « Matine Gomme Laque » avec un pinceau à poils souples (figure 4). 

     

Figure 4 5 6 matine cire popote

           Figure 4                                        Figure 5                                          Figure 6

Une fois dissociée de ses éléments et démontée, la face avant en ébonite pourra être lessivée à l’eau savonneuse. Au delà des années 30, le bois contre-plaqué est couramment utilisé et recouvert d’un placage pour améliorer la finition et l’esthétique qui devient un critère commercial de premier plan. Souvent le placage se décolle en différents endroits. On aura la possibilité de fendre la boursouflure dans le sens du bois avec un scalpel et d’y injecter de la colle à bois rapide, puis d’exercer une pression pendant le séchage avec un poids.  Les fissures et autres défauts mineurs seront avantageusement comblés avec une cire appropriée (figure 5). Pour obtenir un bel aspect, une fois sèche celle-ci sera lustrée avec un chiffon de laine, mais avant cela, si l’ébénisterie est encrassée, un bon nettoyage à la popote des antiquaires (figure 6) pourra être réalisé. 

Recoller une fente sur la Bakélite avec de la colle rapide cyanoacrylate. Les parties recollées seront maintenue avec une ficelle tendue à la manière d’un garrot, en protégeant les arrêtes avec des coins en carton. On pourra consolider à l’intérieur avec une épaisseur de résine chargée utilisée pour les carrosseries d’automobiles. Ce produit conviendra également pour refaire une petite partie cassée, un pied par exemple. La réparation est plus délicate et de plus il faudra teinter la résine. Un moyen consiste à récupérer de la poudre de Bakélite en limant sur un endroit non visible ou sur une épave de la même teinte, pour la mélanger ensuite à la résine. 
Les rayures si elles ne sont pas trop profondes, s’éliminent assez bien avec le Miror ® (figure 7 ) et une dose de patience. Pour finir un bon lustrage à la popote donnera un bel aspect au coffret.

Figure 7 8 miror wd40   Figure 7 - Miror ®              Figure 8 – WD40 ®

                                                              

1-2-3 - Les boutons : 

Les boutons seront débarrassés de leur anneau et vis de serrage, immergés pendant une journée dans de l’eau avec du liquide vaisselle, puis nettoyés avec une brosse à dents, pratique pour les cannelures, et enfin séchés. S’il y a des feutres, ceux-ci seront brossés.

 


1-3- Le châssis :

Vérifier qu’aucun tube n’est cassé ni fêlé. Un tube fêlé a son enveloppe remplie d’air et ne peut donc plus fonctionner. On peut observer sur les tubes non peints la présence d’air par un dépôt blanc laiteux sur la paroi.
Les déconnecter, puis regarder si les broches sont oxydées (traces de vert de gris). Parfois, certains tubes à brochage transco dont les contacts sont latéraux, refusent obstinément de sortir car ils sont collés par l’oxydation sur le support. Ce problème rend l’extraction délicate. Soit le fond du support est doté d’un trou dans lequel il est possible d’injecter une giclée de WD40 ® (figure 8), attendre un peu, puis pousser précautionneusement le culot par ce trou avec une tige ; soit il n’y a pas de trou et il faudra faire levier avec un tournevis en s’appuyant sur le châssis, cette manœuvre étant cependant dangereuse pour le tube. 
Démonter les ampoules du cadran et mettre la glace en lieu sûr.

 

1-3-1 - Nettoyage: 

Passer l’aspirateur, en prenant une précaution particulière avec un pinceau à poils longs dans les lames du condensateur variable, sous le transformateur etc. Eliminer les taches de rouille avec une toile abrasive et aspirer.

Figure 9 nettoyage du chassisFigure 9 – Nettoyage du châssis

La deuxième étape de nettoyage consiste à faire des bouchons de Sopalin ® trempés dans de l’eau savonneuse et maintenus à l’extrémité d’une longue pince precelle que l’on passera partout, en particulier dans les endroits peu accessibles (figure 9). Les capots des transformateurs à moyenne fréquence et des circuits d’accord seront démontés et dégraissés avec une éponge à récurer et de l’eau savonneuse. L’opération sera renouvelée avec des bouchons imbibés de white-spirit afin d’éliminer le gras résiduel. Le dessous du châssis subira un nettoyage identique, mais précautionneux.

 

1-3-2 – Traitement : 

Il peut être utiFigure 10 rustolle de passer sur le dessus une couche d’antirouille Rustol ® (figure 10) en évitant d’en faire couler dans les supports, le condensateur variable et le (s) potentiomètre (s), mais on peut avantageusement en mettre sur tout le (s) transformateur (s). Il est préférable de faire ce traitement à la fin, car le temps de séchage est assez long (au moins 2 jours). Les axes pourront être également dérouillés à la toile émeri, puis recevront une goutte d’huile dans le canon fileté. 

 

 

Figure 10 – Rustol ®

 

1-4- Les tubes (lampes) :

Si les broches sont oxydées, les nettoyer avec une brosse métallique souple. Il sera peut-être nécessaire de les gratter au préalable avec une lame de couteau, ensuite penser à injecter du WD40 ®  dans chaque support. 
Les tubes seront ensuite nettoyés avec une éponge humide, puis bien essuyés. Attention, sur la plupart, le marquage s’efface à l’eau. 

 

1-4 -1 - Réparation : 

Si un tube bouge dans son embase - c’est souvent le cas des brochages transco ou octal-, le poser verticalement, injecter de la colle rapide en quatre points et la laisser couler dans l’espace entre le verre et la Bakélite (figure 11). Une fois prise on pourra la renforcer avec une colle epoxy à deux composants. 

Figure 11 recollage d un culot 1Figure 11 – Recollage d’un tube

Un téton arraché à l’extrémité du tube peut être également réparé à condition de pouvoir refaire la connexion. Si le fil est rompu au ras du verre, on peut y parvenir en récupérant une faible portion du conducteur dans le queusot (figure 12) en limant le verre avec une lime diamantée. Cette opération de la dernière chance pour sauver un tube est cependant délicate, car si l’air pénètre dans l’enveloppe, c’est fichu! 

Figure 12 recollage d un culotFigure 12 – Limage du queusot

 

1-4-2 - Test : 

Afin d’éliminer les doutes qui pourraient s’installer lors de la séquence de dépannage, tester si possible les tubes sur un lampemètre, dans les conditions indiquées sur le lexique de l’appareil. Noter que deux tubes devront exhiber d’excellentes performances, il s’agit du  redresseur et de la section triode de l’oscillateur local du changeur de fréquence, le plus souvent intégrée dans la même enveloppe que l’hexode ou l'heptode d’entrée haute fréquence (ECH81, ECH42, ECH3…).  
Pour les autres tubes une tolérance jusqu’à -50 % du courant nominal pourra être admise, ainsi que –25% pour la finale BF.
Si l’on ne possède pas de lampemètre, vérifier la fonctionnalité de chaque lampe sur un autre poste dont le fonctionnement est sûr.
Enfin il est conseillé d’avoir sous la main un ou plusieurs des différents lexiques publiés par les Editions de la Radio, ainsi que les documentations que les marques éditaient et qui fournissent les informations essentielles sur la quasi totalité des tubes de réception (figures 13a & b) ou bien consulter: lien vers lampes docTSF

Figure 13a lexiques tubes 1Figure 13a – Les lexiques

Figure 13b tubes differentes doc 1Figure 13b – différentes doc sur les tubes

 

 

1-5 - Le système d’accord et le cadran :

On peut injecter une dose de WD40 ® sur les paliers du condensateur variable et sur les contacts des galettes du bloc d’accord. Penser à nettoyer à chaque fois le surplus de produit qui dégouline. Ce produit est non seulement un lubrifiant, mais convient également très bien pour les contacts électriques. Seul inconvénient, il est difficile de doser l’injection avec parcimonie.


Figure 14 ficelleFigure 14 – Arrangement de la ficelle

 

1-5-1 - La ficelle : 

Le cauchemar : la fiFigure 15 fil cadran exemplecelle a sauté ou est endommagée, cuite par le temps : faire un croquis du système d’entraînement avec l’axe, les poulies, le chemin de l’aiguille, le tambour du condensateur (figure 14). 
Il y a obligatoirement un arrangement qui correspond au vôtre dans la bibliothèque (*). J’y ai trouvé plusieurs fois une aide précieuse, mais ce n’est pas gagné pour autant, il vous faudra la plupart du temps beaucoup de patience ! Bien choisir une ficelle pas trop grosse et robuste (figure 15). En profiter pour vérifier l’état de l’aiguille et lui donner un coup de peinture si nécessaire.

 

 

 Figure 15 – Exemple de fil à utiliser

(*) Doctsf dossiers thématiques, document : ficelles.pdf

 

1-5-2 – Le cadran : 

Jusqu’aux années 50, sur la plupart des postes la sérigraphie de la vitre des stations s’efface avec l’eau. Vérifier en faisant un essai dans un coin. Si c’est le cas, il ne sera possible de la nettoyer à l’éponge humide que du côté extérieur et sur la tranche. On éliminera avec prudence la poussière sur l’autre face avec un chiffon sec. 

 


1-6 - Haut-parleur, transformateur de sortie et tissu : 

1-6-1 – La membrane : 

Manœuvrer délicatement la membrane avec deux doigts dans l’axe d’avant en arrière pour s’assurer de sa mobilité. Il se peut que l’on entende un bruit de frottement, la cause en est la présence de rouille ou de poussière métallique dans l’entrefer que l’on pourra éliminer  (sur les anciens modèles seulement) avec une toile émeri fine ou un pinceau. Mais il est aussi possible que la bobine mobile soit décentrée. Il semble qu’il n’existe plus malheureusement aujourd’hui de spécialistes capables de réparer ce défaut. Si la membrane comporte quelques décollements ou enfoncements avec perforation, il conviendra de la consolider avec une bonne couche de vernis antirouille Rustol ®, ou bien avec de la colle neoprene. Il se peut qu’un poste ayant séjourné dans une cave ou un grenier ait pu servir d’habitat à divers rongeurs et que la membrane du haut-parleur soit absente. Dans ce cas le haut-parleur n’est évidemment pas récupérable, il faut le changer.

 

1-6 -2 - La bobine d’excitation : 

Avant l’apparition dans les années 50 des aimants à forte induction rémanente, le champ magnétique était produit dans le haut-parleur par une bobine. Les ingénieurs de l’époque avaient attribué une double fonction à cette bobine réalisée avec un fil émaillé assez fin présentant une résistance totale de 1 à 2 k, voire plus, qui servait également d’inductance de filtrage de l’alimentation haute tension. Mais cette disposition astucieuse n’était pas sans risque avec cette bobine dissipant quelques watts qui pouvait se rompre en cas de court-circuit dans l’alimentation.
Sa réparation qui nécessite le démontage de la culasse du haut-parleur, le rembobinage et enfin le remontage puis le recentrage de la bobine mobile, est fastidieuse ; la seule solution envisageable sera le remplacement du haut-parleur. 
On pourra installer un modèle plus récent à aimant permanent, dans ce cas il faudra également prévoir une inductance ou une résistance pour compléter le filtre passe-bas de l’alimentation (figure 16). 

 Figure 16 hp semblant en bon etat mais exc coupeeFigure 16 – HP semblant en bon état, mais dont la bobine d’excitation est coupée

 

1- 6-3 – Impédance du haut-parleur : 

La valeur de l’impédance d’un haut-parleur est habituellement donnée à la fréquence de 400 Hz. Si celle-ci est inconnue, effectuons le montage de la figure 17 en le connectant en série avec une résistance de 10 Ω, puis branchons l’ensemble à un générateur calé sur 400 Hz.
Soit VG la tension à l’entrée et VR la tension sur la résistance de 10 Ω.
L’impédance est donnée par :

                                                  ZHP = 10 (VG – VR)/VR

 

Figure 17 mesure z hp

Figure 17 – Mesure de l’impédance d’un haut-parleur

 

Exemples : 

Vérification sur un HP de Z indiquée  = 8 Ω :
Avec VG = 1V on mesure VR = 0,55V
En appliquant la formule ci-dessus, on obtient : Z = 8,2 Ω

Vérification sur un HP de Z indiquée  = 2 Ω  
Avec VG = 1V on mesure VR = 0,81V
En appliquant la formule, on obtient : Z = 2,3 Ω

Soulignons qu’il existe une méthode encore plus simple, car à 400 Hz la valeur de l’impédance est majoritairement résistive. Aussi une mesure en courant continu avec un ohmmètre est pratiquement suffisante pour déterminer l’impédance inconnue d’un haut-parleur.

Ainsi le premier HP donne à l’ohmmètre une valeur de 8 Ω et le second une valeur de 2 Ω.

 

1-6-4 – Impédance du transformateur de sortie : 

Le primaire est bobiné avec du fil très fin et celui-ci est parfois coupé ; pour s’assurer qu’il n’en est rien, le tester à l’ohmmètre, on doit trouver quelques centaines d’ohms.
S’il faut le changer et que ses paramètres sont inconnus la procédure suivante déjà maintes fois mentionnée est rappelée  et la première notion dont il faut se souvenir, est que cette impédance, que nous appellerons ZP, dépend de l’impédance du haut-parleur connecté au secondaire, ZHP. 

Se reporter au schéma de la figure 18:

              Figure 18 mesure z ts  Figure 18 – Mesure de l’impédance d’un transformateur de sortie

  • Charger le secondaire du transformateur par une résistance de la valeur requise : 2 ou 4 ou 8 Ω...
  • Connecter la sortie basse impédance A et B (50 Ω) d’un générateur basse fréquence réglé sur 400 Hz en intercalant une résistance variable R (par exemple 10 ou 22 kΩ), entre celui-ci et le primaire du transformateur.
  • Utiliser un voltmètre électronique ou un oscilloscope pour régler, par exemple, la tension de sortie du générateur entre A et B à 1 volt efficace (RMS) sur le voltmètre ou bien à 1 volt crête à crête sur l’oscilloscope. 
  • Connecter ensuite l’appareil de mesure entre les points C et D, comme sur le schéma.
  • Régler la résistance variable de façon à lire 0,5 volts.

L’opération est terminée, mesurer la résistance variable avec un ohmmètre, car dans ces conditions, la résistance variable est égale à l’impédance du primaire:

                                        
                                                             
R = Zp

Rappels : 

Le rapport des tensions du primaire et du secondaire est égal au rapport du nombre de spires du primaire et du secondaire (rapport de transformation) et aussi égal à la racine carré du rapport des impédances :


                                                 
Np/Ns = Vp/Vs = √Zp/Zs  


 

1-6 -5- Le tissu et les ornements : 

Le lavage du tissu n’est pas conseillé, mais seulement un léger brossage minutieux pour ôter la poussière. Les ornements éventuellement endommagés sont réparés et repeints. Le tissu déchiré peut être renforcé avec une toile collée à l’intérieur avec de petits points de colle neoprene en gel (figure 19) .

Figure 19 toile et motif hpFigure 19 – Motifs et tissu du haut-parleur avant et après réparation


1-7- Divers :

Toute la quincaillerie en caoutchouc vieillit mal. Il est conseillé de changer tous les passe-fils, amortisseurs du condensateur variable et protections de la fixation du cadran en verre. On pourra utiliser des découpes de chambre à air pour les amortisseurs et les protections du cadran.


1-8 – Sous le châssis:

Ci-dessous, la figure 20 montre le câblage de deux postes d'époques différentes:


 

Figure 20 vues de cablagefigure 20 – Vues du câblage d’un poste

 

1-8-1 - Le câblage : 

Sur certaines qualités de fils anciens, autres que celles avec une gaine en coton ou un soupplisseau, l’isolant s’effrite et tombe en poussière. Dans les endroits jugés critiques ou à risques de court circuit, il sera nécessaire de le remplacer. 

 

1-8-2 - Les résistances : 

Figure 21 resistances defectueuses

Un examen visuel peut d’emblée révéler des problèmes sur une ou plusieurs résistances : connexion dessertie, traces d'un échauffement excessif…, mais seul un essai pourra révéler un fêle ou un changement de valeur important pouvant dégrader la fonctionnalité, à moins de les mesurer une à une à l’ohmmètre (figure 21).  

 

 

 

  Figure 21 – Résistances défectueuses

 

 


1-8-3 - Les condensateurs : 

Figure 22 coulure du brai                                                                                                                                                                                                                Figure 23 c antiparasites                                                                                                                                                                                                                                                             

 

 

 

 

 

 

 

        Figure 22 – Coulure du brai                                            Figure 23 – Condensateurs antiparasites

 Comme pour les résistances, leur aspect peut révéler certaines défectuosités : la coulure du brai (goudron) peut indiquer un échauffement du composant, ce qui est anormal, car un condensateur ne doit chauffer en aucun cas (Figure 22). Mais l’aspect peut être la conséquence de sa proximité avec un organe qui chauffe, tel une résistance de puissance. En cas de courant de fuite, l’échauffement peut être très important jusqu’à provoquer l’explosion!  Nous verrons dans le chapitre 2 consacré au dépannage que les condensateurs en plaquette au mica, bien que réputés stables, peuvent se révéler parfois défectueux. Il était habituel de câbler un ou deux condensateurs destinés à éliminer les parasites sur le primaire du transformateur d’alimentation, à l’époque où l’environnement radioélectrique domestique était perturbé par un haut niveau de parasites industriels (figure 23). Ce n’est plus le cas aujourd’hui et il est conseillé de tout simplement les supprimer. Ces condensateurs pouvaient représenter un réel danger en cas de fuite importante. Et cela évitera au différentiel de votre installation de disjoncter en cas de branchement du poste sur un générateur ou à une sonde d’oscilloscope alimentés sur une prise secteur normalisée.
 


1-9 – Tests électriques :

1-9– 1 – Mesure du transformateur hors tension : 

Mettre l’interrupteur sur marche et mesurer à l’ohmmètre la continuité du circuit primaire et du fusible sur les broches de la prise de courant, on doit mesurer quelques dizaines d’ohms. 
Si la mesure donne une valeur infinie, remplacer le fusible par un modèle 250 ou 300 mA. Si la mesure donne toujours une valeur infinie, vérifier la prise, le cordon, les soudures et le répartiteur. Si rien ne change, il y lieu de mettre en doute la fonctionnalité du transformateur. Mesurer ensuite le secondaire haute tension qui doit donner quelques centaines d’ohms et la mesure doit être identique sur les deux enroulements par rapport au point milieu, par exemple 2 x 300 ou 2 x 400 .

 

1-9- 2 – La première mise sous tension : 

Cet essai est effectué sans la valve redresseuse. 

  • Mettre sous tension et mesurer les tensions efficaces des enroulements HT secondaires qui doivent être comprises entre 250 et 400 Veff. Les postes équipés d’un haut-parleur à excitation ont en général une haute tension de 2 x 350 Veff, voire 2 x 400Veff . Vérifier ensuite les enroulements de chauffage à vide qui doivent délivrer 7 Veff environ pour le 6,3V et 5,5Veff pour le 5V.
  • Mettre hors tension, insérer le tube redresseur dans son support et vérifier que le filament s’illumine.
  • La bonne pratique consiste à connecter le poste à un variac, ce qui permettra, avec une augmentation progressive de la tension, de déceler les gros problèmes de court-circuit dans le redresseur ou les condensateurs de filtrage. Connecter un voltmètre sur la ligne haute tension redressée. 
  • Mettre sous tension, et augmenter progressivement le variac en partant de 150Veff jusqu’à 230Veff. Si après un délai de 30 secondes l’augmentation de la haute tension redressée marque un point d’arrêt, si on constate des soubresauts, si la tension redescend ou encore si l’on entend comme un bouillonnement ou des crépitements, mettre immédiatement hors tension.

Le transformateur étant réputé fonctionnel, une haute tension trop faible ou instable reflète un problème de condensateur de filtrage en court circuit intermittent ou du moins présentant des courants de fuite prohibitifs et qu’il faut impérativement changer. 
A l’opposé, l’électrolyte peut avoir complètement disparu et dans ce cas aucun danger pour l’alimentation, mais le condensateur ne remplit plus son rôle de filtrage. Pour remédier à ces pannes, l’une des solutions consiste à régénérer les condensateurs électrolytiques, à condition qu’ils ne soient pas secs, de nombreuses descriptions sur la restauration traitent de ce sujet. Mais une autre solution esthétique, fiable et peu coûteuse, consiste à vider la cartouche d’origine afin d’y introduire un ou deux condensateurs bon marché modernes et de petite taille (figure 24). 
Comme déjà indiqué, la cellule de filtrage de la haute tension redressée peut utiliser la bobine d’excitation du haut-parleur, mais sur les postes plus récents elle a été remplacée par une self de filtrage ou bien encore par une grosse résistance. Il est conseillé de vérifier à l’ohmmètre ces éléments, en particulier la résistance qui a pu chauffer et affiche désormais une valeur élevée sans aucun rapport avec son marquage.

Figure 24 inclusion cartouche 2 x 10 f 450vFigure 24 – inclusion de 2 x 10µF 450V dans l’ancienne cartouche 


  
Les condensateurs de découplage ou de liaison anciens au papier, bien qu’étant marqués isolés à 1000 ou 1500V sont souvent le siège de courants de fuite excessifs qui peuvent également mettre à mal  la haute tension. Il est recommandé de les vérifier. Certains sont câblés en découplage d’écran, derrière une résistance, le fait de vérifier la tension à ce niveau, sans le tube, permet souvent de déceler un condensateur défectueux. 
Rappelons que l’action de vérifier un condensateur a pour but de mesurer sa capacité, mais également de s’assurer qu’il n’est pas le siège de courants de fuite.
Afin de respecter l’intégrité du poste, le luxe du raffinement consiste à pratiquer l’inclusion de tous les condensateurs de remplacement dans les anciens tubes vidés de leur substance, comme le montre la figure 25.

Afin de respecter l’intégrité, tous ces condensateurs de remplacement seront inclus dans les anciens tubes vidés de leur substance, comme le montre la figure 25. 
Enfin à toutes fins utiles, rappelons sur les schémas et les composants l’ancien marquage en cm ou en µµF :


1 cm = 0,94 pF
1000µµF = 1000 pF  

Figure 25 cond au papier rempaces Figure 25 -  Condensateurs inclus dans les anciens tubes 

 

Daniel Maignan

 

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Date de dernière mise à jour : 06/03/2023

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