Commande unique

Alignement et commande unique

 

Dans les années 25, pour régler le poste sur une émission déterminée, il fallait accorder le circuit d’entrée sur la fréquence à recevoir puis accorder l’oscillateur local.
On songea à réaliser un dispositif permettant de commander simultanément l’accord d’entrée et l’oscillateur local, que l’on appela la commande unique ou encore le mono réglage. 
Ce dispositif améliorant le confort de l’auditeur devint chose courante à partir de 1930.
Mais d’un point de vue technique, le problème n’était pas simple à résoudre, car il fallait que la différence des fréquences, correspondant à la fréquence intermédiaire FI, satisfasse sur toutes les fréquences et dans toutes les gammes (battement supradyne), à la condition :

 Fosc loc – Finc = FI 

L’équation ci-dessus est simple à résoudre sur le papier, mais en réalité impossible à réaliser en pratique dans toute une bande de fréquence, et encore moins sur plusieurs gammes. 
Si le récepteur n’avait comporté qu’une seule gamme d’ondes, on aurait pu afin de remplir cette condition, profiler les lames du condensateur variable de l’oscillateur de façon que sa variation fut dans un rapport donné pendant que celle du condensateur d’accord d’entrée fut dans un autre rapport.
Prenons le cas des petites ondes : le rapport des extrémités de gamme,  F
inc max /Finc min (1600/500) est égal à 3 environ, et avec une FI = 455 kHz, le rapport Fosc loc max/Fosc loc min (2055/955) est égal à 2 environ, ce qui implique une variation du condensateur d’accord de 9 et une variation de 4 pour celui de l’oscillateur local. 
Mais les profils des lames adaptés à cette gamme ne le seraient pas sur les autres gammes, cette solution ne pouvait donc pas être envisagée.
La solution qui a été adoptée, bien que théoriquement imparfaite, donne de bons résultats  pratiques. Elle est basée sur des compromis et consiste à monter en série dans le circuit d’accord de l’oscillateur local un condensateur dit de réduction appelé communément "padding condenser" ou bien padding et en parallèle un condensateur d’appoint appelé communément "trimming condenser" ou bien trimmer, dont les rôles sont de corriger la courbe de variation du condensateur de l’oscillateur vers les extrémités de la gamme. 
Examinons les courbes de la figure ci-dessous.

Pour une gamme qui s’étend de F max à F min, la fréquence moyenne  est égale à :

             F max – F min
F moy =  -----------------------
              2

Figure commande unique 1
Sur le graphe, les courbes 1 et 2 représentent la variation de la fréquence des circuits d’accord et d’oscillateur, respectivement, en fonction de l’angle que fait l’ouverture du condensateur variable et l’on voit que la condition F
osc loc – Finc = FI est seulement satisfaite au point B pour F moy.
Si la condition était satisfaite sur toute la gamme, les courbes 1 et 3 seraient similaires, mais comme c’est impossible, on réalise un alignement sur trois points, le point B situé à la fréquence moyenne et deux autres points A et C pris vers les extrémités.
En début de gamme, F
osc loc est trop élevée, on augmente la valeur du trimmer pour avoir la coïncidence en A. 
A l’autre extrémité, la Fl est trop faible, on l’augmente en réduisant la capacité équivalente de l’oscillateur avec le padding pour avoir la coïncidence en C.
Avec des valeurs d’inductance judicieusement choisies et un réglage correct des trimmers et des paddings sur des points A et C à une certaine distance des extrémités de gammes, l’erreur d’alignement peut être réduite à 1 ou 2 kHz, ce qui est acceptable. 

Fréquences d’alignement :
Les fréquences standard communément adoptées pour l’alignement, encore appelées « points d’alignement parfaits » sont 1400 kHz soit 214 m (point A) et 574 kHz soit 522 m (point C).
Ces points sont d’ailleurs souvent notés sur les cadrans. 
Soulignons que, dans le cas d’un réalignement, l’expérience prouve que des fréquences telles 1500 kHz (200 m) et 500 kHz (600 m) donneront d’aussi bons résultats.  
L’alignement doit toujours débuter par les PO et les réglages sont répétés plusieurs fois jusqu’à ce que le réglage du padding n’affecte plus le réglage du trimmer et réciproquement.

Ordres de grandeur:
En PO, avec un condensateur variable de 20 à 500 pF, le trimmer a une valeur de 40 à 60 pF et le padding de 300 à 600 pF environ. 

Evolution:
Le principe de la commande unique étant universellement adopté dans les postes superhétérodynes, la tendance était d’optimiser et de simplifier au maximum la fabrication, et en particulier en fin de chaîne, l’étape de réglages et de mise au point. 
Un affinage des calculs plus une précision et une stabilité accrue dans la fabrication des condensateurs a permis de centrer naturellement le point d’alignement parfait au centre de la gamme. De ce fait, la valeur des paddings étant relativement élevée, on préféra utiliser un condensateur fixe d’une valeur précise et de régler le noyau de la bobine correspondante.
En GO et OC le réglage est simplifié et se fait sur un seul point en bas ou en haut de la bande, à la fois pour l’accord et l’oscillateur. 

Sur le condensateur variable :
La méthode de l’alignement de la commande unique avec paddings et trimmers suppose que les deux cages du condensateur variable soient rigoureusement identiques, quelle que soit la position du rotor.
C’est à cette égalisation stricte des valeurs des deux cages que servent les lames fendues extérieures du rotor.
L’écartement de ces lames est un réglage usine qui ne doit jamais être retouché et surtout pas pour le réalignement du poste. 
En cas de doute, il est recommandé de s’assurer que le condensateur n’a pas été bricolé.

Daniel Maignan

 

Date de dernière mise à jour : 22/01/2023

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