Posséder une ruche

  La ruche kényane ou TBH           

Par Daniel Maignan

J’ai découvert le monde fascinant des insectes et en particulier celui de l’ordre des coléoptères et des hyménoptères, dont font partie les abeilles, à l’âge de 12/13 ans en classe de 5ème au collège.
J’ai constitué alors plusieurs collections de ces pauvres bestioles et posais des pièges en  plaine ou en forêt, mais aussi dans l’eau, afin d’attraper toutes sortes de coléoptères : hannetons, capricornes, sylphes, nécrophores, bousiers, dytiques et autres scarabées...
Mais aujourd’hui, alors que toutes ces espèces sont plus ou moins menacées d’extinction,  je pense que ce n’est plus une chose à faire.

Quelques photos d'insectes d'Aquitaine (ramassés morts):

 

Haneton

Oryctes n

 

Revenons à nos abeilles.
Vivant en région parisienne, dans la campagne, à 45 km de la capitale, les ruchers et les mouches à miel, comme disaient les anciens, étaient nombreux ; j’avais d’ailleurs souvent le loisir d’observer les apiculteurs pratiquer leur passion; par chance il y avait une demoiselle d’un âge certain qui possédait un rucher juste en face de chez moi et plusieurs fois j’eus l’occasion de l’observer recueillir un essaim qui était venu s’installer sur une branche dans le jardin de mes grands parents.

Le fonctionnement de cette société des abeilles dans laquelle tout est codifié et organisé, où seules comptent la collectivité et la pérennité de la colonie, me fascinait et suscitait de nombreuses questions ; pour quelles raisons, par exemple, une partie de la colonie éprouve le besoin d’essaimer ou qu’est-ce que le propolis …?
Avec curiosité et obstination je feuilletais la collection de Rustica et réussissait à trouver la plupart des réponses à mes interrogations.

Je m’intéresse toujours à l’apiculture et à la vie des abeilles et consulte régulièrement cette thématique sur internet. C’est là que j’ai appris l’existence d’une ruche nommée «ruche kenyane » ou encore « TBH », simple à construire et dont je reproduis ci-dessous un résumé de la genèse et de la technique publiées à l’origine sur wikipedia.


             
La ruche horizontale à barres ou « TBH» (Top Bar Hive) 

Origine :
Il s’agit d’une ruche horizontale à l’origine sans cadre et à un seul niveau, dans laquelle les rayons de cire sont suspendus à des barres amovibles. Les barres forment un toit continu sur les rayons, alors que dans une ruche classique, les espaces entre les cadres permettent aux abeilles de se déplacer au-dessus des rayons. 
Ces ruches de section trapézoïdale sont plus de deux fois plus longues que les ruches à cadres à plusieurs étages couramment utilisées. Elles ne peuvent être déplacées et permettent des méthodes d'apiculture moins perturbantes pour la vie de la colonie. 
L’exploitation de cette ruche kenyane qui a été développée au Canada, débute dans les années 60. Sa conception est issue des travaux du Dr Maurice V. Smith et du Dr Gordon Townsend de l'Université de Guelph au Canada et inspirée par les ruches traditionnelles, creusées dans un tronc d'arbre et posées horizontalement sur des tréteaux (Crète, Corse, Espagne, Lituanie). Ce projet a été parrainé par l'Agence Canadienne de Développement International (ACDI) pour une durée de quatre ans à l'étranger et dont l’expérimentation débuta au Kenya en 1971.
La ruche et son développement ont par la suite largement été décrits par le Dr Isaac Kirea Kigatiira du Kenya, qui était un étudiant à Guelph au début des années 1970.
Un manuel d'apiculture avec cette ruche, écrit par Curtis Gentry en 1982, a été l’élément déclencheur pour de nombreux apiculteurs à la recherche d’une pratique plus naturelle de l’apiculture. 
Depuis les années 2000, la ruche horizontale fait son chemin en Europe. Après la Grande-Bretagne, c'est au tour de la France de découvrir cette ruche de loisir.

Conception :
La ruche horizontale n’a pas de dimensions standardisées, elle mesure environ 1 mètre de long, 45 cm de largeur et 25 cm de hauteur. Plus le climat est chaud et moins haute sera la ruche pour éviter que les cadres ne s’effondrent. 
Les trous d’entrée de 8 mm sont placés en bout de ruche, ce qui permet d’avoir le couvain au début et les réserves de miel vers le fond de la ruche.
Les parois latérales de la ruche sont inclinées à 120°. Les rayons construits par les abeilles n'y adhèrent généralement pas. Ils s’arrêtent avant de toucher les côtés pour permettre aux abeilles de circuler plus facilement dans la ruche d’un rayon à l’autre. 
Une des parois peut recevoir une baie vitrée afin d'observer la colonie sans déranger les abeilles. Cette baie ne sera pas nécessairement protégée par un volet, car les abeilles supportent très bien la lumière dans la ruche.
Les lattes de bois qui couvrent la ruche font 30 à 35 mm de largeur. Elles peuvent être équipées d’une fine amorce de cire pour guider les abeilles dans la construction de leurs rayons.
L'ensemble de ces lattes constituant le plafond de la ruche, le toit posé par-dessus ne sert qu'à mieux l'isoler et la protéger de la pluie. On en trouve de toutes sortes de matériaux et de formes. Il est souvent en forme de toit classique pour le côté esthétique que cela donne à la ruche mais parfois, dans les régions où la température ne pose pas de problème, on pose simplement une plaque de bois sur les lattes. Un vrai toit peut aussi servir de coffre de rangement pour les outils de la ruche.
Le dessous de la ruche reçoit une grille métallique et est protégé des courants d'air. Ce fin grillage permet une bonne ventilation à l’intérieur (et donc un bon séchage du miel), tout en évitant aux abeilles la propolisation du grillage.
Les pignons de la ruche peuvent servir de support aux pieds qui soutiennent l’ensemble. La hauteur de cette ruche permet un travail confortable et dans les pays africains, la hauteur de la ruche est souvent déterminée par le type d'animal dont la ruche est censée être protégée.
Un des pignons est équipé d’une porte d’entrée. Une petite piste d’envol ainsi qu’une porte  complètent ce pignon avant de la ruche. Celui-ci est généralement dirigé vers le Sud ou Sud Est, laissant le pignon arrière au froid et au vent.
Entre ces deux pignons, un séparateur amovible permet de diviser la ruche en deux parties. L’apiculteur ajuste le volume nécessaire à la colonie pour son bon développement. Cet agencement peut être différent d’un apiculteur à l’autre, d’une région à l’autre. Il n’y a que deux éléments qui ne changent pas : l’angle des façades et la largeur des lattes. Certains font l’entrée en fente sur le côté ou des orifices circulaires au milieu de la façade ou sur le pignon.

La vie de la colonie :
Les abeilles commencent à construire le premier rayon près de la porte d’entrée et en pleine saison, un rayon complet peut être fabriqué en deux jours. Il y a toujours deux ou trois rayons à démarrer : les abeilles s’accrochent aux amorces des lattes du plafond (le lattis) tel un rideau et maçonnent le rayon en cours avec de la cire qu’elles décrochent de leur abdomen. Cette construction naturelle permet à la colonie de fabriquer leurs alvéoles sur mesure. La colonie s’installe près de la porte sur les premiers rayons, et au fur et à mesure que la colonie grandit, les rayons avancent vers le centre de la ruche.
Les rayons qui suivent, reçoivent le nectar qui sera transformé en miel. La reine pond dans les rayons réservés au couvain, elle commence à pondre au centre puis de façon concentrique dépose ses œufs un à un dans les alvéoles. Puis elle passe à l’autre rayon et ainsi de suite. Dès qu’une naissance intervient, une nettoyeuse s’occupe de préparer l’alvéole pour une prochaine ponte de la reine.

La récolte :
Contrairement à l'apiculture conventionnelle où le miel est récolté à la fin de l'été, l'apiculteur en ruche horizontale laisse le miel en priorité aux abeilles. Elles puisent ainsi dans leur réserve tout au long de l'hiver. La récolte a lieu au printemps, comme le faisait nos anciens. Une petite récolte en début d’automne est possible quand les réserves sont visiblement supérieures aux besoins, laissant ainsi la majorité du miel pour la colonie. Puis une deuxième récolte au printemps permet de récolter ce que la colonie n'a pas consommé pendant l'hiver et de faire de la place pour le pollen de printemps.
Un couteau, une passoire, un saladier suffisent à l'extraction du miel provenant d'un rayon de ruche horizontale. Après avoir lacéré le rayon dans la passoire, une nuit d'écoulement est nécessaire. Un filtrage avec un tamis est conseillé afin de retenir les principales impuretés de cire. Il est préférable d'utiliser des pots de petite contenance afin de garantir une meilleure conservation. Ils resteront dans un placard, à l'abri de la lumière et de la chaleur dans l'attente d'être consommés.

Je ne pouvais rester indéfiniment à potasser des articles sur l’apiculture et la vie des abeilles,  désireux de passer à la phase pratique, je trouvais sur internet les plans pour construire cette  ruche TBH qui sont disponibles sur le lien suivant :

 

https://www.ruche-naturelle.fr/ruche-en-palette/

 

Le hasard faisant bien les choses, j’avais l’opportunité de récupérer des palettes en bois lors de  travaux de restructuration dans ma propriété, c’était le moment de débuter la construction de ma première ruche. Il s’agit de ma première expérience et je suis très limité en outillage et peu exercé à la pratique, mais j’ai pu mener tant bien que mal la construction qui a duré une bonne dizaine de jours, comprenant deux couches de peinture spéciale pour ruches. 
Seules les barres avec leur fente au milieu ont été réalisées par un ami sur une machine à bois. 

Les photos montrent ma ruche TBH construite entièrement avec des planches de palettes et qui attend maintenant ses locataires:

http://maignan-daniel.e-monsite.com/medias/files/10-photos-tbh.pdf

A suivre...

Daniel

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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